lundi, février 18, 2008

Interlude avant la suite : un lundi gris

Aujourd’hui, c’est une journée terne et grise. Je regarde par la fenêtre et je ne vois que de la saleté, froide et humide, qui recouvre toute la ville. Rien qui ne soit immaculé. En fait, le sol, les rues, l’air, les édifices, tout est recouvert de cette espèce de brume qui entache les façades, embrouille ma vision et qui sent ce mélange de moisissure et de suie. L’eau mi-gelée, qui coule paresseusement le long des trottoirs, se charge de sable et d’huile qu’elle traîne sur l’asphalte constamment remuée par la circulation ininterrompue des véhicules. Ce lundi de février en est un où toute tentative d’un éveil lucide de mon imagination se retrouve étouffé par cette moiteur glacée. L’air, quasi immobile, se charge d’immondices polluantes des usines lointaines et des camions environnants et semble tout absorber pour mieux masquer les restes de beauté qui subsistent dans cet environnement.

Je vois la neige, qui fut pure au moment où elle s’est déposée sur le toit du bloc voisin, absorber peu à peu la souillure de l’air ambiant pour devenir elle aussi de la même teinte de brun-gris que tout ce qui l’entoure.

Et que dire de l’esprit embrouillé qui me hante en cette journée. Mon lieu de travail me semble tout aussi engourdi qu’un mauvais rêve qui s’éternise avant un dur réveil de début de semaine. Pas un son, pas un brin de folie pour briser cette monotonie qui semble rassurer les plus purs partisans de la routine sans histoire. Que le cliquetis des claviers et le grondement sourd de la ventilation qui, impeccablement, stérilise l’air de toute cette infâme saleté et garantit le confort des travailleurs en leur fournissant cette bulle aseptisée qui ne dérange en rien leurs visages blafards et leur univers tapissé de beige.

Vivement mardi…

1 commentaire:

Anonyme a dit...

salut tu écris bien.C'est joli...bravo
katherine.p